L'OIT vient de publier son rapport mondial sur les salaires.
Deux faits saillants :
a) Alors que les salaires des pays en développement continuent à croitre, ceux des pays développés sont moins dynamiques.
Ainsi, la hausse du pouvoir d'achat mondial est divisée par deux en 2008 et 2009 si l'on retire la Chine !
De la même façon, la dynamique des salaires des pays développés (5% sur dix ans) est très inférieure à celle des pays en développement (+234 % en dix ans en Europe centrale/asie centrale).
Il n'y a ici rien que du très normal : le salaire des actifs correspond à la redistribution de d'une partie de la valeur produite. Rien d'étonnant à ce que cette part croisse plus vite dans les pays qui sont en train de "remonter la chaine de valeur" que dans les pays (ie, dont les salariés sont en train de migrer de l'agriculture vers l'industrie) que dans les pays pour lesquels la hausse de la valeur produite tient davantage à l'augmentation de la productivité des activités existantes.
b) L'Afrique affiche une croissance forte du pouvoir d'achat des salaires (+16 %), trois fois plus forte que les pays développés, et supérieure à la zone Amérique latine/Caraïbes
Même si la situation en Afrique est très contrastée, ces chiffres confirment des études récentes qui confirment un décollage.
Au total, faut-il se féliciter ou regretter ces hausses de salaires ?
Les optimistes pourraient conclure que la hausse du pouvoir d'achat des pays en voie de développement est un atout et crée des marchés pour nos produits. Elle crée également une prime à la stabilité politique/économique susceptible d'avoir un effet "pacificateur".
Les pessimistes noteront que cette croissance va probablement tirer les prix des matières premières (pétrole, métaux,....) à la hausse, ce qui risque de ralentir la croissance des pays développés.
Comme toujours, la résultante sera une "prime aux agiles" : les pays développés capables de développer les marchés émergents tout en réduisant leur consommation de ressources non renouvelables seront gagnants, ceux qui s'enfermeront dans la voie inverse seront perdant. A cet égard, nous pourrions prendre exemple sur l'Allemagne dont le redémarrage économique n'est pas sans lien avec le goût pour les exportations, et l'écologie...